Service militaire

Juste après son mariage, de 1956 à 1957, Jacques Chirac effectue son service militaire, et est classé huitième à l’École de la Cavalerie de Saumur, dont il sort sous-lieutenant.

Ses supérieurs savent déjà que ce jeune homme qui a été reçu à l’ENA à l’automne 1954 a refusé la proposition que fait l’armée à tous les jeunes gens hautement diplômés : échapper à l’Algérie pour un confortable poste à l’état-major français de Berlin, mais il se porte volontaire et il est affecté, à partir du 1er avril 1956, au 11e puis 6e régiment de chasseurs d’Afrique, en poste à Souk-el-Arba dans le département de Tlemcen. Le 6e RCA a surtout pour mission de surveiller la population, de maîtriser les éventuelles embuscades, de déminer et reconstruire les pistes que de petits groupes de fellaghas détruisent régulièrement.

A la tête d’un peloton de 32 hommes du 3e escadron, chacun a déjà remarqué un jeune sous-lieutenant qui porte crânement le chapeau de brousse sur la nuque. Jacques Chirac a 23 ans, et pour les hommes qu’il dirige, le sous-lieutenant Chirac est d’abord un type chaleureux, qui marche à grandes enjambées, et paraît proche de chacun. Un officier qui, selon les souvenirs de son radio de l’époque, William, « dormait dans une mechta désaffectée pendant que nous étions sous la tente, mais faisait les corvées de peluche avec nous, près de la roulante ».

Opérations de bouclage et ratissage, contrôle du secteur le jour tandis que la nuit appartient au FLN, Chirac connaît la vie de milliers de ses compatriotes appelés sous les drapeaux en Algérie. Il en sort « fana-mili », partisan de l’Algérie française (sa conversion au Gaullisme n’intervient que plus tard) et très attaché aux algériens. Au cours de son service, il est blessé au visage, puis promu lieutenant au début de l’année 1957. Il est libéré de son service le 3 juin 1957.