Epilogue… Jacques Chirac au Conseil Constitutionnel

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Chirac et Vzlery Giscard d’Estaing au conseil constitutionnel

l’article 56 de la Constitution du 4 octobre 1958 la structure du Conseil Constitutionnel, organe chargé de contrôler les lois en rapport avec la Constitution, et si ces lois violent ou non la Constitution. L’alinéa 2nd de l’article 56 précise que sont membres de droit et à vie, les anciens présidents de la République. Ainsi, depuis le 16 mai 2007, Jacques Chirac est-il membre du Conseil Constitutionnel, ses dernières responsabilités politiques. Il y a rejoint Jean-Louis Debré et Valéry Giscard d’Estaing.

L’association des Amis de Jacques Chirac

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Soirée des amis de Jacques Chirac à l’Assemblée en 2010

« Il y a un véritable élan de sympathie pour Jacques Chirac. On reconnaît son humanité, son intérêt pour les autres, on loue les 40 ans qu’il a donnés au service du pays ». En quelques mots, le député-maire de Troyes, François Baroin résume bience qu’inspire l’ancien président à ses fidèles. C’était lors d’une réunion de l’association « les Amis de Jacques Chirac », organisée par le député Henri Cuq, à l’Assemblée Nationale en 2001. Corréziens, anciens ministres,  cadres du RPR ou de la Mairie de Paris… l’association regroupera jusqu’à 15 000 adhérents, avant sa dissolution en 2002. C’est Bernard Pons, son président, qui l’a décidé après la réélection de Jacques Chirac.

Une structure au départ méconnue, avec peu de moyens, qui l’aura néanmoins soutenu lors de son combat contre Edouard Balladur. Pons prend la présidence de l’association en 1996 et en fera un véritable outil de bataille : au delà d’être la « garde de cœur » de Jacques Chirac, elle organise dîners et meetings, colloques et publications, remobilise militants et parlementaires.  Ce sera notamment elle qui permettra à Philippe Séguin de revenir dans le « giron » de la chiraquie ou qui fera émerger de jeunes, comme Nathalie Kosciusko-Morizet, qui va devenir députée de l’Essonne.

Bernard Pons, après avoir qualifié son association de «Pénélope qui tissait les fils, préparait les réseaux», a estimé que «l’heure était venue de cueillir le fruit de ce patient travail. Nous sommes le creuset d’une mobilisation nouvelle avec un seul objectif: 2002», a-t-il lancé. Problème : l’association finit par rentrer en concurrence avec  l’UEM (l’Union en mouvement), première version de l’UMP. C’est donc logiquement que l’association se soit éffacée au profit de l’appareil, même si cela laisse un goût un peu amer au vrais amis de Jacques Chirac.

Contre la fracture urbaine et sociale

Conférence de presse à la préfecture d’Amiens (Amiens, Somme, le 26 avril 1996)

Seul un plan d’action global peut aider les quartiers en difficulté. Un plan qui comporte à la fois des mesures économiques et sociales et vise tant le retour de la paix publique que le rétablissement de l’égalité des chances. Au cœur de ces mesures, il y a la création des zones franches urbaines, destinées à favoriser la création d’activités et d’emplois.

[…] Je rappelle très rapidement que je suis venu en Picardie, et plus précisément à Amiens, d’abord parce que cette région, d’une part, connaît des problèmes sociaux liés au chômage, plus graves encore que la moyenne nationale, et d’autre part – c’est vrai au niveau de la région, du département et de la ville d’Amiens -, c’est une région particulièrement dynamique et imaginative, qui ne se laisse pas abattre. J’ai donc souhaité voir de plus près ce qui se faisait ici et qui souvent est exemplaire.

L’un des points importants de l’observation que je voulais faire porte naturellement sur les quartiers en difficulté, puisqu’il y en a à Amiens, notamment les quartiers d’Amiens-Nord que nous avons visités hier et qui feront l’objet d’une expérience. Ce quartier sera l’un de ceux qui feront l’objet de l’expérience particulière que sont les zones de défiscalisation et la création des emplois-ville pour les jeunes. C’est-à-dire le début d’application du plan global qui a été lancé pour tenter de répondre le mieux possible aux problèmes posés par un certain nombre de quartiers en difficulté sur l’ensemble du territoire national.

C’est un plan global, puisqu’il tend à la fois à créer des activités et des emplois, à rétablir la paix publique, qui est un élément naturellement important pour la vie, à améliorer dans la mesure du possible la prise en charge des jeunes dans ces quartiers, à rénover et à diversifier les logements et à renforcer les partenaires de la ville, c’est-à-dire renforcer une politique de concertation en amont et en aval des décisions et une politique de partenariat entre les différents responsables publics ou associatifs des problèmes.

Ce plan s’attaque à la fois aux problèmes économiques et aux problèmes sociaux. Aux problèmes économiques des quartiers en difficulté, par la mise en place de zones défiscalisées et d’emplois-ville (il devrait y avoir la création de cent mille emplois jeunes-ville), et aux problèmes sociaux puisque son objectif est d’essayer de rétablir l’égalité des chances par une meilleure prise en charge des jeunes des quartiers, à l’école notamment, en développant une réforme à laquelle je suis, vous le savez, attaché. Cette réforme sera longue à mettre en place. C’est celle de l’aménagement des rythmes scolaires, permettant à la fois de donner aux jeunes davantage de chances d’accéder aux disciplines de la sensibilité, aux enseignements artistiques, à la culture, et aussi leur permettant une amélioration sensible des activités sportives et donc une prise en charge sur la journée plus importante au détriment, je l’espère, de la galère dans les rues. Ces quartiers l’auront en priorité. […]

Les amitiés arabes de Jacques Chirac

Dans sa biographie ‘‘Chaque pas doit être un but ‘’, Jacques Chirac mentionnait sa facilité de contact avec les dirigeants arabes : «J’aurai toujours une grande facilité de contact avec les chefs d’Etat arabes, peut-être parce que ceux-ci pratiquent une forme de franchise peu fréquente chez leurs homologues occidentaux».

Il faut lui reconnaître son amitié à beaucoup de dirigeants arabes  : le roi Fahd d’Arabie, le roi Hussein de Jordanie, Yasser Arafat – qu’il a reçu près de 30 fois entre 1995 et 2004 – ; Hosni Moubarak, Abdelaziz Bouteflika…

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Jacques Chirac et Rafik Hariri en 2002, lors d’une conférence sur l’aide économique au Liban

Mais surtout, Rafic Hariri, premier ministre du Liban, assassiné le 14 février 2005, comptait parmi les proches du président. Certes, leurs intérêts concordaient souvent, mais l’affection a aussi pris le pas sur les considérations politiciennes, comme lorsque Jacques Chirac a fait passer cette amitié avant les desseins politiques qu’il avait nourris avec la Syrie. C’est somme toute assez logique qu’à la fin du second mandat de Jacques Chirac, il aie été hébergé avec sa famille dans un appartement appartenant aux Hariri.

Ces liens d’amitié existaient aussi entre le Président français et S.M. le Roi Hassan II.  « Qu’il s’agisse des institutions, de l’économie, des droits de l’Homme, de l’éducation, de l’environnement, Sa Majesté le Roi Hassan II n’a cessé de promouvoir des réformes qui vont dans le sens du progrès et de l’adaptation du Maroc aux nouvelles réalités du monde », avait affirmé M. Chirac. En 1999, le défilé du 14 Juillet sera marqué par la présence de 500 membres de l’Infanterie de la Garde Royale. Une première: depuis le début de la Vème République, jamais une unité étrangère autonome n’avait défilé sur les Champs-Elysées.

Chirac et la corona

Jacques Chirac appréciant une bière bien désaltérante

Lors d’une interview au quotidien tchèque « Tyden », le 3 avril 1997, à la question « Pourquoi vous, un Français, préférez-vous la bière au vin? », Jacques Chirac répond : « J’aime le bon vin, je n’abuse pas. Mais la bière a un avantage, c’est que cela désaltère (…) cela coupe la soif et il n’y a pas trop d’alcool dedans, beaucoup moins que dans le vin. Alors on peut boire davantage. » Le président aime bien la bière, il ne s’en cache pas, et personne ne le blâmerait pour cela. Le président Jacques Chirac aime tout particulièrement la bière Corona, une bière mexicaine. Il est devenu en quelque sorte l’ambassadeur de  marque pour cette bière. Il se fait par exemple photographier, en compagnie de sa fille Claude, une Corona à la main.

Chirac Premier ministre (1974-1976)

Le 27 mai 1974, Jacques Chirac est nommé Premier ministre par Giscard, en reconnaissance du soutien apporté pendant la campagne présidentielle. Le nouveau ministère ne comportera que 5 U.D.R. (Union pour la Défense de la République) sur 16. Pourtant, Chirac conserve la confiance de l’U.D.R. puisque le 14 décembre 1974 il est élu secrétaire général de celle-ci. (sans en avoir jamais été membre) par 57 voix contre 27 à Jacques Legendre, député-maire de Cambrai. A la rigueur militaire de Messmer succède, à Matignon, un climat affairé et familier. Chirac travaille parfois en bras de chemise, les pieds sur la table, un casse-croûte à la portée de la main. Giscard croit son Premier ministre assez souple pour lui rester toujours soumis. Chirac croit son président assez malléable pour finir par lui imposer sa volonté.

Les rapports entre les deux hommes vont se dégrader progressivement, aggravés par leur différence de tempérament. Giscard renforce son pouvoir au détriment de son Premier ministre, qui ne fixe plus les orientations de la politique gouvernementale. Beaucoup d’affaires sont traitées directement par les ministres avec l’Elysée. Le 15 juin 1975, Jacques Chirac démissionne du secrétariat général de l’U.D.R., laissant la place à l’un de ses fidèles, André Bord (remplacé en 1976 par Yves Guéna). Le 11 janvier 1976, Valéry Giscard d’Estaing décide un remaniement ministériel contraire aux vœux de Chirac. En mars, après l’échec de la droite aux cantonales, Chirac, qui avait déjà dénoncé le présidentialisme croissant du régime, réclame de l’Élysée une politique plus musclée, des élections anticipées et sa désignation comme coordinateur de la majorité. Le 6 juin le problème de la direction du pays fait l’objet d’une rencontre à Brégançon où Chirac et sa femme sont reçus par le couple présidentiel. Mais, la tentative de conciliation échoue. Poussé par ses conseillers et par ses collaborateurs, Chirac remet sa lettre de démission au président de la République mais accepte de ne la rendre officielle que le 25 août à 11h 40. Le 26 août 1976, il s’explique avec éclat à la télévision sur son départ : « Je ne dispose plus des moyens que j’estime nécessaires pour assumer efficacement les fonctions de Premier ministre. « 

http://membres.multimania.fr/vbonhushist/Pages/Chirac.htm

Bio Chirac 4/4 : Cohabitation et présidences

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Jacques Chirac et François Mitterrand

Aux élections législatives de mars 1986, élections à la proportionnelle, le groupe RPR-UDF devient majoritaire, à deux sièges près, sur le PS. En tant que chef de la majorité, il est nommé Premier ministre le 20 mars. Il conserve toutefois sa fonction de maire de Paris.

La cohabitation avec le président François Mitterrand devient difficile et il prépare à côté les élections présidentielles de 1988.

Au premier tour il n’obtient que 19,94% des suffrages, alors que Mitterrand le devance avec 34,1% de suffrages. Même si l’UDF appelle à voter pour Chirac, il n’obtiendra que 45,98% des voix au second tour, Mitterrand est conforté pour un second septennat.

Il est cependant réélu député de Corrèze en 1988 lors des élections législatives (dès le premier tour, avec 58,04% des voix). Et le RPR reste aussi la première force d’opposition au niveau national, avec 130 sièges. Il est par ailleurs, réélu maire de Paris en 1989. En 1990, il est aussi reconduit à la tête du RPR après les assises du parti au Bourget, soutenu par Alain Juppé.

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1995, victoire de Chirac aux présidentielles

Les élections législatives de 1993 soulignent une victoire triomphale du RPR, qui devient la première force politique du pays, obtenant 245 sièges sur 577 (213 pour l’UDF, et le PS seulement 52). Il est aussi réélu dans sa circonscription (avec 60% des voix). Mais ce sera Edouard Balladur qui ira à Matignon. Jacques Chirac quant à lui se prépare aux élections présidentielles de 1995. Balladur se présente aussi, il sera éliminé par Jacques Chirac, mais ce sera Lionel Jospin en tête au premier tour. Il remportera le second tour face à Jospin avec 52,64% des voix.

Devenant président de la République, il nomme Alain Juppé Premier ministre, mais va aussi exclure tous les partisans d’Edouard Balladur. En 1997, conseillé par Dominique de Villepin, Jacques Chirac dissout l’Assemblée Nationale, et de nouvelles élections ont lieu. On observe aux élections législatives une victoire de la gauche plurielle qui est menée par Lionel Jospin, 319 sièges sur 577 (dont 250 pour le PS). Jospin devient le nouveau Premier ministre.

Le 24 septembre 2000, les français doivent voter pour le référendum sur la réduction du mandat présidentiel, passant du septennat au quinquennat, avec 73,21% de oui. Ce vote positif permet de conforter la place de Jacques Chirac au poste de président et de garant des valeurs républicaines.

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Chirac réelu en 2002 face à Jean-Marie le Pen

En 2002 ont lieu les élections présidentielles, et Lionel Jospin se présente contre Jacques Chirac. Lionel Jospin, au grand étonnement de tous, est battu dès le premier tour, Jacques Chirac est en tête avec 19,88% des suffrages, son rival au second tour sera Jean-Marie Le Pen. La gauche appelle alors à voter pour lui, c’est un score sans précédent, il obtient 82,21% des voix.

Jacques Chirac est donc réélu. L’association du RPR l’UMP, pour Union pour la Majorité Présidentielle. Celle-ci remporte largement les élections législatives, en emportant 365 sur 577. Son Premier ministre sera Jean-Pierre Raffarin.

Lors des élections cantonales et régionales de 2004, la gauche remporte majoritairement, seulement deux régions ont été remportées par la droite. Jacques Chirac remanie son gouvernement et nomme Nicolas Sarkozy ministre d’Etat, ministre de l’Economie, des finances et de l’industrie.

En 2005, Jacques Chirac propose un nouveau référendum, cette fois-ci sur la ratification du traité portant constitution européenne, et le non l’emportera de peu. Le surlendemain du référendum, le Premier ministre Jean-Pierre Raffarin démissionne, il sera remplacé par Dominique de Villepin.

C’est aussi en février 2005 que Jacques Chirac propose une Charte de l’environnement, qui est adoptée en février 2005, et qui figure désormais dans le Préambule de la Constitution française.

Fin 2006, il annonce la fin du gouvernement de Villepin qui sera effective lors de la passation de pouvoir au président entrant des élections de 2007. Mais en mars 2007, il annonce à la télévision qu’il ne se présentera pas pour briguer un troisième mandat. Et c’est Nicolas Sarkozy qui lui succédera à Élysée.

Le cas Balladur

« J’avais confiance en Edouard Balladur », écrit Jacques Chirac dans ses « Mémoires ». Un imparfait qui en dit long sur la relation « de 30 ans » entre les deux ex-poulains de Pompidou, qui durera jusqu’en 1993.

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Jacques Chirac et Edouard Balladur en 1993

Chirac blessé dans sa confiance n’oubliera pas. Alors qu’il avait laissé Matignon à Balladur pour mieux se consacrer à la campagne présidentielle, son « poulain » se découvre l’ambition de briguer lui aussi la magistrature suprême. Ce sont deux visions de la droite qui s’opposent, plus libérale côté Balladur, plus républicaine côté Chirac, mais aussi deux ambitions. L’affrontement est sanglant, jalonné d’ »affaires », qui vont non seulement impliquer les deux hommes, mais aussi leur entourage personnel et politique. Témoin, l’affaire Karachi, qui voit se déchirer le PR balladurien François Léotard et le PR chiraquien Charles Millon. Ou encore l’affaire de la vente de terrains de Bernadette Chirac, que le Président pense téléguidée par Nicolas Sarkozy, alors Ministre du budget. On se souvient aussi de l’affaire Clearstream qui met à couteaux tirés Nicolas Sarkozy et Dominique de Villepin,